Fantastique bestiaire
Au XVe siècle, les manuscrits s’enrichissent d’une abondante ornamentation des marges, où, dans des bandeaux à la luxuriante végétation, s’ébattent des créatures hybrides à l’identification parfois
incertaine.
Ces exubérants « grotesques »,l’effet souvent comique, voire satirique, combinent tantôt les attributs de plusieurs animaux, tantôt des caractères animaux et humains. Ils parodient par leurs attitudes les activités et le comportement des hommes : animaux ou hybrides musiciens, homme velu portant une crosse épiscopale.
Le singe, perçu comme un animal immonde , figure en bonne place parmi cette faune bizarre.
Tout aussi imaginaire, mais symbole d’innocence et de pureté, est la licorne ou monoceros, au corps de cheval, et à la tête surmontée d’une unique corne aux vertus magiques ; extrêmement sauvage, elle ne peut être approchée que par un stratagème : il suffit de l’attirer grâce au parfum d’une jeune vierge . La licorne viendra se blottir contre son sein, et les chasseurs pourront alors la capturer.