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Bleu, lumière céleste

irht_107794_2rog200pix.jpgDans l’enluminure comme dans le vitrail, le bleu, utilisé pour le fonds des images, figure la lumière divine. On peut parler d’une « théologie de la lumière », à la fois visible et immatérielle, perçue comme la manifestation de la présence de Dieu.

A partir du XIIe siècle, le bleu, couleur du ciel, devient la couleur du manteau de la Vierge, ce qui lui assure un rôle prédominant dans la hiérarchie médiévale des couleurs. En France, il forme le fond du blason royal (à fleurs de lys sur champ d’azur)

La palette médiévale offre des pigments bleus d’origines variées : parmi les minéraux, figure en premier lieu le lapis lazuli (8), venu du Nord-Est de l’Afghanistan. Transporté par les caravanes, le lapis lazuli transite par Byzance et Venise. Exotique, rare et extrêmement coûteux, il est l’ingrédient de base du bleu d’azur ou d’outremer. « Oltremer », au Moyen Age, signifiait « Orient ».

irht_107187_2rog250pix.jpgPour l’artiste Cennino Cennini, (XVe s.), c’est là « une couleur illustre, belle et parfaite au-delà de toutes les autres ». Les recettes de l’époque décrivent le processus de malaxation de la pierre réduite en poudre avec de la résine, du miel ou de l’huile de lin, afin d’extraire les impuretés et d’obtenir le pigment, dont le prix était supérieur à celui de l’or.

Selon le degré de purification, il est d’un bleu foncé, profond et très stable à la lumière, à un bleu grisé dit « cendres d’outremer ». Très recherché, le lapis lazuli figurait aussi dans la pharmacopée médiévale comme « remède à la mélancolie ».

Parmi les autres bleus d’origine minérale, on trouve le caeruleum (8), le plus ancien pigment artificiel, connu dès l’ antiquité égyptienne, le bleu de cobalt (8), et l’azurite(8), carbonate de cuivre venu de Chypre, qui, finement broyé et mêlé à de l’œuf, donne un bleu à reflet vert .

On utilise aussi divers végétaux : les plus utilisés sont la guède ou pastel (isatis tinctoria), plante autochtone en Europe, utilisée dès l’antiquité, et l’indigo (Indigofera tinctoria), venu des Indes. Le pigment était obtenu en recueillant l’écume d’une décoction de plantes.

 

Les livres de recettes du temps mentionnent aussi d’autres plantes, comme l’ancolie, les baies de sureau ou les myrtilles dont on utilisait le jus.