Autant l'admettre, je me suis largement fourvoyé au soir du 6 mai 2012 : après cinq années passées sous Nicolas Sarkozy, j'étais persuadé que plus jamais on ne rirait autant. Les Morano, Besson, Hortefeux? nous avaient tellement régalés par leurs outrances et leurs dérapages? qu'il me semblait illusoire d'espérer un nouveau spectacle à la hauteur. Je devais me rendre à l'évidence, l'âge d'or du bêtisier politique était révolu. Et, comble de malchance, les Français avaient élu un « président normal » pour succéder à la dream team sarkozyenne ! « Lui président » aurait en tout point un comportement exemplaire? C'était bien mort, fichu, sans espoir, on allait s'emmerder ! In fine, le spectacle offert depuis deux ans et demi ne cesse de nous éblouir.
Les affaires Cahuzac, Taubira, Aquilino Morelle, l'épisode du scooter, les promesses non tenues, la répudiation de Valérie Trierweiler, la courbe du chômage qui s'apprête toujours à baisser? Un régal ! D'autant que, de peur de perdre la main, la droite s'est, elle aussi, surpassée : élection truquée de l'UMP, affaire Bygmalion, démission de Jean-François Copé, mises en examen à répétition de Nicolas Sarkozy? Du grand art ! Sans oublier le FN, le Front de gauche, nos amis les Verts? qui ont, aussi, donné le meilleur d'eux-mêmes. Aujourd'hui, je m'en veux d'avoir douté de nos hommes politiques, de leur capacité à nous surprendre toujours et encore.
Une fois de plus, ils m'ont bluffé !