De Scholastique Mukasonga, on se rappelle peut-être le très beau « Notre -Dame du Nil » (Prix Renaudot
2012), qui nous faisait entrer dans les prémices du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsis au
Rwanda, à travers la vie de lycéennes privilégiées.
En cinq subtiles nouvelles, elle explore délicatement l’univers des enfants et des adultes, déportés à
Nyamata, une région inhospitalière, en raison de leur appartenance à l’ethnie Tutsie. S. Mukasonga sait
de quoi elle parle : Déportée très jeune par les autorités hutues à Nyamata, elle se réfugiera au Burundi et
doit sa survie à cet exil.
Son écriture légère et poétique sauve de l’oubli et rend leur dignité à ceux qui sont morts sous la
machette, dont presque toute sa propre famille. Leur vie, leurs gestes, l’amour qu’ils se portent et qu’ils
portent à leur troupeau de vaches, s’animent en des images d’une saisissante beauté.